Atelier musique pour implantés cochléaires
Sessions 2025

Une première session d'ateliers musicaux s'est terminée en juin 2025.
S'il y a des demandes, une prochaine session d’ateliers musicaux se mettra en place d'ici la fin de l’année 2025.
Si vous êtes intéressé, envoyer un mail à Surdi13 à :
De la musique pour les implantés ?
Témoignage de Gélika, animatrice de l'atelier musique
La musique, c'était le but ultime que je m'étais fixé avec l’implant cochléaire. C'était la perte la plus douloureuse dans mon histoire de devenue sourde.
Je suis née entendante, dans une famille de musiciens. Amateurs, mais passionnés. J’ai, toute mon enfance, été baignée dans la musique, et lorsque je suis rentrée à l’école, démarrer un instrument à été une évidence. J'ai ainsi commencé à jouer de la flûte à bec.
Et puis, progressivement, je suis devenue malentendante. Alors j’ai abandonné la flûte pour le piano, qui ne nécessite pas de corriger la justesse à l'oreille. Mais à 25 ans, j'ai également dû arrêter le piano. La surdité était dorénavant bien là, je ne pouvais plus téléphoner, et encore moins distinguer une mélodie que je ne connaissais pas.
Lorsqu'’enfin, je me suis fait implanter à 40 ans, le premier acte de ma nouvelle vie fut d’acheter un synthétiseur. De là, la musique est revenue progressivement dans mon quotidien. J'ai réapprivoisé les sons avec ma première oreille implantée, puis avec la deuxième quatre ans plus tard. Avec ce deuxième implant, j'ai repris les cours de piano et ai pratiqué quotidiennement. Mon assiduité m'a permis de distinguer le monde sonore de plus en plus finement.
Et le constat est sans appel : je progresse encore, neuf ans après, et cette progression m'aide dans tous les aspects du quotidien. Plaisir grandissant de lamusique, mais aussi compréhension dans le bruit, identification de sons nouveaux, etc... Aujourd’hui, convaincue que la rééducation auditive avec un implant cochléaire ne devrait pas se limiter à la compréhension de la parole, j’ai la volonté de partager mon expérience. Forte d’un DEA d’acoustique et d'un titre de coach de vie, j'anime des ateliers musicaux à destination des implantés cochléaires, au sein de Surdi13 à Aix-En-Provence. Dans un cadre bienveillant, les participants échangent autour de leurs expériences d’écoute ; nous écoutons un peu de musique. Puis, chacun peut s’essayer sur les instruments présents : toucher, ressentir, écouter, distinguer les notes. Une séance sur deux, nous sommes dans des locaux avec un piano. Cela permet notamment d’avoir une référence entre le début du stage et la fin, pour « mesurer » les progrès. Nul besoin d’être musicien, il faut cependant se donner les moyens d'écouter assidûment et régulièrement, entre deux séances.
Les apports sont multiples :
- Rencontre d’autres implantés curieux de redécouvrir la musique.
- Partage autour du vécu de la musique, avant et après l’implant : Qu'est-ce qui est différent, qu'a-t-on essayé pour retrouver les sensations ?
- Un moment dédié à l’écoute dans des conditions optimales : remettre la musique au cœur de nos vies, s’autoriser à prioriser un élément culturel perçu comme « superflu » pour les sourds.
- Mise en place d’un rituel : Les RDV réguliers permettent de réaliser qu'on avance, de tester des situations ou des musiques, et d'adopter des habitudes d'écoute.
- Réaliser que l’on peut aussi produire de la musique sans formation académique, grâce à des instruments atypiques (kalimba, handpan, ocarina...) et peut-être, réveiller une envie de se (re)-mettre à un instrument ?
Cette première session d'ateliers se termine, il y a eu une dizaine de RDV, avec un petit groupe de cinq personnes. Cela permet à chacun d’avoir son espace d'expression. Quelques idées ont germé pour diversifier les situations d'écoute : il y a notamment une rencontre de
l’orchestre des Colibris en cours d’élaboration. Cet orchestre de conservatoire est constitué de petits musiciens entendants, ainsi que d’implantés cochléaires. Ceux-ci sont suivis par un parrain adulte qui pratique le même instrument de musique, et peut les guider dans leur apprentissage. Mis en place à titre expérimental voici deux ans, il essaime dorénavant partout en France !
